Les cérémonies d'invitation et de départ des dieux revêtent la même importance dans la tradition de Liyue.
La famille Hu du Funérarium Wangsheng, qui est dans cette branche depuis soixante-dix-sept générations, est la spécialiste des funérailles ; mais Hu Tao, l'actuelle propriétaire du lieu, est plus au fait des cérémonies destinées aux simples mortels.
Dans le cas des cérémonies d'adieu organisées pour les Adeptes, Hu Tao fait appel à l'un de ses collègues, Zhongli.
La présence des Adeptes à Liyue remonte à l'origine des temps ; mais au cours des trois derniers millénaires, seule une poignée d'entre eux s'est élevée au ciel. Cela signifie qu'il ne reste des rituels requis qu'une trace écrite ; il s'agit là d'un cérémoniel très rare, que l'on ne voit qu'une fois dans le cours d'une existence.
Mais même le plus ergoteur des érudits ne pourrait trouver un défaut dans les cérémonies de départ des dieux organisées par le Funérarium Wangsheng.
Chaque détail compte : les costumes, le lieu, la date, les objets rituels, le climat, la taille de l'audience, etc. Rien ne peut être fait à la légère.
Lorsque les gens du commun surnomment Zhongli « une véritable encyclopédie vivante », celui-ci se contente de répondre en souriant :
« J'ai juste... bonne mémoire. »

À Liyue, si une personne accorde une grande attention aux détails et a des critères insurmontables par lesquels elle juge certaines choses, alors elle est appelée « particulière ».
En vérité, tout le monde est « particulier » à propos de quelque chose. Certains détestent la nourriture épicée, d'autres ne mangent pas de poisson, et certains veulent que leur tofu soit servi sucré...
Mais Zhongli, il est particulier pour tout.
Il doit assister aux opéras des artistes les plus célèbres, prendre les oiseaux les plus luxuriants pour se promener, et il doit se rendre personnellement dans la cuisine pour informer les cuisiniers du ratio de pétoncles et de poisson nécessaire pour faire l'œuf de pleine lune le plus authentique.
Zhongli a une expertise dans toutes sortes de domaines : de la mode aux nécessités quotidiennes, du vin et des collations, des thés et des épices, de la flore et de la faune, et il débattra même activement des affaires de commerce, de politique et des relations entre les Sept Nations.
Mais il ne vous renseigne que sur des anecdotes inutiles, car il aime aussi partager des choses sans importance.

Lorsque vous achetez quelque chose à Liyue, il faut toujours négocier.
C'est la règle. Quelle que soit la valeur que le propriétaire donne à son produit, ou son histoire, les prix sont toujours flexibles. Considérez la moitié du prix indiqué comme étant un bon point de départ pour les négociations.
Mais lorsque Zhongli achète quelque chose (ou plutôt demande à quelqu'un de l'acheter pour lui), il ne regarde jamais à la dépense. Tant que l'objet lui plaît, Zhongli est prêt à payer le prix fort.
Cependant, il oublie toujours son porte-monnaie...
Il a des amis qui l'aident pour les petites dépenses quotidiennes, et pour les grosses factures, il trouve toujours le moyen de retarder le paiement.
Pour tous ces marchands qui se sont enrichis sur son dos, Zhongli est un homme curieux car en réalité, il connaît très bien la valeur de l'argent, et il comprend que c'est quelque chose de difficile à gagner. Cependant, il semble ne pas concevoir que le terme de « pauvreté » puisse s'appliquer à lui. En d'autres termes, Zhongli ne peut pas s'imaginer sans argent.
Comment a-t-il fait pour survivre sans mourir de faim ?

Mourir de faim ? Inconcevable pour Zhongli.
Perdre ou gagner de l'argent n'a guère d'importance pour lui. Son cœur est dévoué aux Sept Nations.
Et pour ce qui est des finances... Zhongli en est l'incarnation. Et oui ! Il est le Souverain de la Roche, l'Archon Géo, le dirigeant de Liyue, alias Morax. C'est son nom que porte la monnaie qui circule en Teyvat.
Lorsque la nuit tombe, et que Liyue, grouillante de vie, s'endort, parfois l'Archon monte au sommet de la montagne et contemple la ville qu'il a créée de ses mains.
Les habitants de Liyue se réfèrent au Souverain de la Roche sous divers noms.
Lorsqu'il écrit le code des lois de Liyue, le peuple le baptisa Dieu des contrats.
Lorsqu'il frappa le premier mora, devenu la base du commerce, les marchands le nommèrent Dieu des affaires.
Étant le plus ancien des Sept Archons, Zhongli a été le témoin de milliers d'années d'histoire, c'est pourquoi les historiens l'ont proclamé Dieu de l'histoire.
Il y a des milliers d'années, lorsque les premiers colons de Liyue ont allumé leur premier feu sur un poële en pierre et cuisiné leur propre nourriture, ils ont commencé à l'appeler Dieu des fourneaux.
Les étrangers l'appellent Morax, mais les habitants de Liyue préfèrent l'appeler le Souverain de la Roche.
En outre, les enfants et les amateurs de théâtre apprécient particulièrement son titre de Dieu du combat pour avoir vaincu les dieux maléfiques sur les champs de bataille.
Les délices que le Souverain de la Roche aurait découverts en se perdant dans les rues, les plaques gravées de son écriture, un opéra célèbre dans lequel il aurait lui-même joué le rôle d'un guerrier...
De nombreuses histoires et contes de Liyue sont, lorsqu'ils sont étudiés de près, en rapport avec lui.
Et les habitants de Liyue sont incroyablement fiers de cet héritage.

En tant que fondateur du Port de Liyue, Morax accorde une importance particulière à la notion de « contrat ».
Du simple accord commercial entre marchands à l'ancien code de lois qu'il a lui-même rédigé, il n'y a pas un aspect de la vie de la ville qui ne soit régi par des contrats.
Pour les commerçants, ils sont la garantie d'une transaction équitable et sûre, que ce soit pour les délais, les factures, les destinations d'expédition... Ce n'est qu'en étant encadré de façon stricte que le commerce peut être florissant, ce qui est la pierre angulaire du Port de Liyue.
C'est pourquoi les contrevenants à ces lois sont systématiquement punis, non seulement pour faire respecter les décisions divines de Morax, mais aussi pour permettre à Liyue de maintenir sa prospérité.
Pendant des millénaires, les Sept Étoiles se sont consacrées de génération en génération à interpréter les lois et à créer toutes sortes de clauses supplémentaires pour empêcher toute échappatoire juridique. S'il y a quelque chose qui n'est pas écrit, il est considéré comme « autorisé par la loi » jusqu'à ce que les Sept Étoiles apportent l'amendement correspondant.
Dans ce jeu du chat et de la souris, le livre regroupant ces amendements a fini par atteindre l'imposante épaisseur de 279 pages.
La personne actuellement responsable de la maintenance de ce livre, la Megrez Ningguang, est appelée le « Tailleur de Liyue », pour sa rapidité et sa précision.
Cependant, aussi complexes les lois humaines puissent être, il y en a une qui se tient au-dessus de toutes les autres aux yeux du Souverain de la Roche.
« Celui qui renie sa parole subira le châtiment de la Roche. »

En tant qu'aîné des Sept, le Souverain de la Roche a vécu longtemps.
Il se souvient encore de l'époque où la guerre des Archons prit fin et où les sept derniers Archons prirent chacun leurs trônes respectifs en tant que « dieux ». Bien qu'ils étaient parfois en désaccord et résidaient à des milliers de kilomètres les uns des autres, ils avaient tous le devoir de guider les humains.
Au fil du temps, de nombreux titres des Sept changèrent de mains. Parmi les Sept Archons originaux, il n'en reste désormais que deux : le Souverain de la Roche et l'Archon Anémo.
L'Archon Anémo, Barbatos, est le deuxième plus ancien Archon.
Il y a deux mille ans, lorsque Barbatos arriva à Liyue, le Souverain de la Roche pensa qu'il rencontrait une terrible crise, nécessitant son aide.
Ainsi, lorsque Barbatos descendit dans une rafale de vent, l'Archon Géo s'était déjà préparé à recevoir cette divinité voisine et à lui prêter l'aide qu'il pouvait.
Cependant, l'Archon Anémo lui tendit une bouteille de vin.
« Voici du vin de Mondstadt. On y goûte ? »
Abandonner son poste pour apporter une simple bouteille de vin, quelle audace !
Pourtant, l'Archon Anémo ne cessa de revenir, d'explorer le Port de Liyue, et de poser toutes sortes de questions étranges. Les questions de l'Archon Anémo affluaient comme son vin.
Dès lors, les Sept organisèrent régulièrement des rassemblements à Liyue.
Le Souverain de la Roche se souvient encore du goût du vin qu'il y goûtait.
Le monde a beaucoup changé depuis, et tout ce qui était autrefois familier s'est évanoui dans la mémoire.
Les sept sièges ont changé encore et encore, jusqu'à ce que cinq des Sept ne viennent plus à la table.
Les jeunes Archons oubliaient leur devoir.
Même la roche la plus dure s'érode après trois mille ans.
Barbatos lui-même finit par ne plus se rendre à Liyue.
Un jour, le Souverain de la Roche se promenait dans le Port de Liyue et entendit un marchand dire à l'un de ses subordonnés :
« Vous avez terminé toutes vos tâches, vous pouvez vous reposer. »
Morax resta perdu dans ses pensées au milieu de la foule pendant un moment.
« Et moi ? Ai-je accompli... mon devoir ? »

Pendant la Guerre des Archons, Teyvat toute entière brûlait des flammes du conflit. Non seulement les dieux se battaient entre eux, mais d'innombrables créatures maléfiques essayaient également d'étendre leur territoire.
Une de ces créatures causa beaucoup de difficulté à l'Archon Géo, qui n'avait pas encore établi sa couronne.
Ces créatures jaillissaient de l'abîme océanique, avaient un extérieur spongieux et possédaient des tentacules agiles qui repoussaient après avoir été coupées, sécrétant même un fluide trouble dans le processus.
Elles étaient pour le moins dégoûtantes, mais ce n'était pas le plus gros problème.
Le vrai problème était leur petite taille, qui leur permettait de se faufiler dans tous les recoins.
Aucun espace n'était trop étroit pour elles, ni les planches en bois des tables et des chaises, ni les coutures des fenêtres et des portes ou les plis des rideaux, ni même les livres ou les brosses.
Quand quelqu'un tendait la main, il pouvait toucher par inadvertance quelque chose de froid, moite et humide, ce qui déclenchait inéluctablement des cris lorsqu'une ou plusieurs de ces créatures couraient le long de son bras, laissant une traînée brillante...
Poussé par les demandes de la population de Liyue, Morax accepta d'éradiquer ces créatures mais il ne pouvait pas combattre ces parasites comme il combattait ses ennemis sur le champ de bataille, en secouant le sol avec une tempête de lances de pierre...
Cependant, il était le Dieu des contrats. Il devait honorer sa parole.
Il parcourra donc la ville de maison en maison avec de petites prisons de roche, saisissant ces créatures une par une...
Après avoir terminé cette tâche ingrate, Morax comprit le vrai sens du « devoir accompli ».
Cette campagne frustrante et la terrible odeur des sécrétions de ces créatures océaniques marqua la divinité à tout jamais.
Encore aujourd'hui, lorsqu'il se promène sur le Port de Liyue, il reste à bonne distance des fruits de mer qui se tortillent dans les étals des pêcheurs.
Il ne peut guère supporter que le tofu aux fruits de mer, à condition que les ingrédients aient été si finement hachés que vous ne puissiez les voir.

Une fois que le rituel de l'ascension, dont Zhongli était à la fois directeur et interprète, fut terminé, l'Exécutrice Fatui nommée Signora apparut devant lui.
Selon un accord déjà négocié, elle était là pour obtenir le Gnosis de l'Archon Géo Morax.
Zhongli avoua qu'il avait établi un contrat avec l'Archon Cryo.
De ses propres mots, c'était « le contrat mettant fin à tous les contrats ».
Pourtant, peu importe comment on le regarde, la perte de ses pouvoirs divins semble un prix bien trop fort à payer, même pour protéger Liyue.
Même parmi les mortels, la base d'un contrat est « un échange équitable ».
Et pour le Dieu des contrats, qui a dû rédiger d'innombrables accords de ce type au cours de ses longues années d'existence, un contrat aussi important devait s'accompagner de certains avantages.
L'Archon Géo offrait son Gnosis.
Qu'est-ce que l'Archon Cryo pouvait-il bien offrir en échange pour équilibrer la balance ?