Un barde aux origines inconnues. Il chante parfois des chants passés de mode, ou fredonne des airs inconnus de tous.
Il apprécie les pommes et l'agitation, mais déteste en revanche le fromage et tout ce qui est gluant.
L'élément Anémo qu'il canalise prend forme de plumes ; il apprécie les choses légères.

À son arrivée à Mondstadt, ses revenus étaient loin d'égaler ceux des bardes déjà établis ; mais à chaque fois que quelques moras se retrouvaient dans son chapeau posé au sol, il ne fallait pas attendre longtemps pour qu'il fasse le tour des tavernes de la cité.
Malheureusement pour lui, ses traits enfantins le faisaient passer aux yeux des tenanciers pour un mineur, et l'achat d'alcool se révéla impossible.
La première fois qu'on refusa de le servir, on put l'entendre grommeler : « Je suis sûr que cette règle idiote n'existait pas la dernière fois que j'étais dans le coin... » Une fois qu'il réalisa qu'aucune taverne en ville ne lui servirait autre chose que des boissons non alcoolisées, il se trouva dans l'obligation de modifier quelque peu son approche.
Sa nouvelle stratégie consista à boire en jouant ; autrement dit, lorsque les badauds appréciaient sa musique, il leur demandait paiement non pas en moras, mais en alcool acheté dans quelque taverne proche.
Cette technique unique lui permit enfin de se sentir comme un poisson dans l'eau.
Seul problème, son allergie aux chats. Lorsqu'un chat l'approchait, il ne pouvait se retenir d'éternuer. Pour peu qu'il ait à ce moment une coupe à la bouche... Vous imaginez le résultat.
Aussi Venti s'est-il établi une règle d'or : aucun chat ne doit être présent quand il se produit.
Ce qui est malheureusement plus facile à dire qu'à faire, les chats locaux semblant avoir un faible à son égard.

Un gigantesque chêne se trouve en plein centre de Ventlevé. On prétend qu'il germa mille ans plus tôt lorsque Vennessa monta au ciel.
Ces derniers mois, les gens se reposant à son pied ont pu entendre par moments un jeune homme chanter la gloire de Barbatos, l'Archon Anémo.
Contrairement aux autres dieux continuant à veiller sur d'autres territoires, Barbatos a depuis longtemps quitté Mondstadt ; ne subsiste comme trace de son passage que la Statue des Sept – et même là, la ressemblance n'est que très vague. En revanche, ses actions ont été archivées, chantées et transmises par les bardes.
Mais les ballades de Venti diffèrent quelque peu des canons classiques, et incluent des aventures étranges ou des actions cadrant mal avec les histoires habituelles – comme par exemple le vol du sceptre de l'Archon Cryo pour le remplacer par le gourdin d'un Brutocollinus...
Les adorateurs de Barbatos en prennent facilement ombrage ; mais confronté à leurs critiques, Venti n'a pas l'air d'afficher une once de remords.
« Comment pourriez-vous savoir si c'est faux ? »
Il n'a pas tort : même la plus dévote des nonnes serait bien incapable de connaître tous les détails de la vie de Barbatos, il y a de cela mille ans.
Seul Venti sait ce qu'il en est, et le cache derrière un sourire énigmatique.
Pour une simple raison : les exploits inorthodoxes qu'il chante sont inventés de toutes pièces.
Mais après tout, qui ne sent pas porté par une inspiration débordante après quelques verres ?

Il y a de cela environ 2 600 ans, la Guerre des Archons faisait rage, et le monde n'était pas encore passé sous la domination des Sept.
En ces temps-là, la Cité de Mondstadt était prisonnière, maintenue isolée du reste du monde par des vents furieux, qui s'érigeait en une barrière impénétrable même pour le plus téméraire des oiseaux. L'incessant assaut des bourrasques avait fini par éroder pierres et sol, faisant souffler dans les ruelles une poussière qui jamais ne retombait.
Décabarian, le Seigneur des Rafales, aussi appelé « Dieu des tempêtes », dominait le peuple du haut de sa tour, prenant grand plaisir à voir les Mondstadtois soumis entièrement à sa puissance.
À cette époque, Venti n'était alors qu'une brise parmi les brises, un simple souffle parcourant les terres du nord.
Lui qui un jour deviendrait Barbatos, le puissant Archon Anémo, n'était à l'origine qu'un faible et agile esprit élémentaire, une brise apportant une touche d'espoir où elle le pouvait.
Venti vint alors à faire la connaissance dans l'antique Mondstadt d'un jeune garçon ; ce dernier jouait de la lyre, et rêvait d'écrire un poème comme nul n'en avait jamais lu.
« Ah, comme j'aimerais voir l'oiseau voler. »
De ciel azur, toujours il rêvait ; mais les murs d'orage couvraient l'horizon, et sa voix se perdait au milieu des vents hurlants.
« Ami, ne me suivras-tu pas ? »

L'esprit élémentaire qu'était alors Venti récupéra pour le jeune garçon né dans la cité, qui jamais de sa vie n'avait vu d'oiseau, des plumes de faucon.
Mais peu après éclata à Mondstadt la révolution du peuple demandant sa liberté.
Les plumes restèrent avec Venti, l'accompagnant à travers la fumée des canons, pour finalement être témoin à ses côtés de la mort du despote.
Le tyran, qui avait offert à ses loyaux ministres une ville à l'abri des rigueurs de l'hiver, crut jusqu'à la fin que ceux-ci l'adoraient...
Quant à Venti, une fois la victoire obtenue, il se dépêcha d'aller retrouver le jeune garçon pour lui remettre les plumes qu'il portait toujours sur lui. Hélas, ce dernier n'était plus, ayant succombé à son combat pour la poésie, les cieux d'azur et les oiseaux qu'il rêvait de voir un jour...
La divinité vaincue, un autre dieu devait naître et prendre sa place, et Venti, investi d'une puissance qu'il pouvait à présent sentir en tout son être, devint Barbatos, l'Archon Anémo.
La première chose qu'il fit avec ce nouveau pouvoir fut de se donner l'apparence du jeune garçon qui avait péri.
En effet, seule une forme humaine pourrait lui permettre de jouer la lyre à la manière de ce dernier...
Et, pinçant les cordes de l'instrument, il souffla sur les glaciers, et sépara les pics montagneux.
« Que Mondstadt soit désormais la cité de la liberté, un royaume sans roi. Avec le temps, je sais qu'elle deviendra un hâvre de paix, une capitale où il fera bon vivre. »
Et c'est ainsi que Mondstadt, renaissant de ses cendres, devint avec le temps la cité que l'on connaît aujourd'hui.

Bénie soit Mondstadt, la cité de la liberté.
Laissez-moi aujourd'hui vous chanter sa beauté.
Merci à la caresse du vent du ponan.
Merci aux fleurs amenées par le printemps.
Pinsons, canards, lapins, sangliers :
La faune abonde dans notre cité !
Le lion d'été les terres parcourt ;
Qui sa bravoure osera défier ?
Le jus de la treille coule, noyant les peines.
Un vrai délice – tous en conviennent.
Et semblables à l'ivrogne affalé,
Ici s'étendent monts et vallées.
Mais peu importe au vent de l'est :
Ce dernier vole tel l'oiseau leste !
Mouvant les branches chargées de fruits,
Son souffle apporte récoltes fournies.
Le vent du nord dans les forêts,
Observe les loups, en meute partis.
Nul ne les voit, et il le sait :
Car de l'hiver l'homme se méfie.
Et ainsi donc passent les saisons.
Au rythme des vents et des chansons.
Gloire à Mondstadt, gloire à l'Archon !
Et gloire à moi, le barde fécond.
Car sans mon aide, pas de chanson !

1 600 ans après sa création, soit un millénaire avant ce jour, la liberté faisant la réputation de la cité était pour ainsi dire devenue inexistante.
Refusant de devenir un tyran, Barbatos avait autrefois quitté Mondstadt, la laissant aux mains des hommes. Mais jamais n'aurait-il pu imaginer que ceux-là même à qui il avait fait don de cette liberté, puissent ainsi la renier et mettre en place leur propre tyran.
D'une main avide et cruelle, l'aristocratie était désormais au pouvoir, faisant venir des esclaves dans la cité autrefois libre, et ignorant les cris des opprimés.
Et, revenant après 1 600 ans, l'Archon Anémo entendit la complainte de l'esclave Vennessa. Ensemble, ils organisèrent la résistance, et finirent par renverser la classe dirigeante.
Les faits décrits ci-dessus sont connus de tous et font partie de l'histoire officielle de Mondstadt.
Cependant, un détail intéressant demeure méconnu de la plupart des historiens.
Si Vennessa fut effectivement l'héroïne qui unit le peuple de Mondstadt lors de ce conflit, le retournement des soldats à la solde de l'aristocratie fut lui dû à ce qu'ils estimèrent être une « trahison contre le vent ».
Un traité secret fut en effet trouvé, prouvant que l'aristocratie avait trahi la cité du vent, et l'avaient vendue à l'Archon Géo, protecteur d'une cité voisine.
À la fin du traité était visible un symbole que seul un Archon pouvait apposer – en l'occurence, le Souverain de la Roche.
Les soldats, qui pourtant avaient eux-mêmes opprimé esclaves et citoyens, se rebellèrent à l'idée de devenir esclaves d'une puissance étrangère à leur tour.
La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre, et le conflit à sa suite, venant à bout de l'aristocratie en place.
Ce n'est que des années plus tard que les historiens furent en mesure de déterminer que le traité à l'origine du retournement des forces armées était en réalité un faux.
Il s'avère que Venti, toujours à la recherche d'un bon tour, s'était entraîné par le passé à imiter la signature de l'Archon Géo, sans succès d'ailleurs aux yeux de ce dernier, qui pouvait reconnaître l'imitation du premier coup d'œil.
Mais au vu des événements précédemment décrits qui arrivèrent quelques siècles plus tard, force est de reconnaître que ce « talent » ne fut pas appris en pure perte...

Les Sept Archons n'ont point besoin d'œil divin : leur pouvoir surpasse déjà celui conféré par l'artéfact.
Cependant, l'Archon Barbatos, pris d'affection pour le monde des mortels, souhaitait pouvoir le parcourir librement sous la forme de Venti. Dans ce but, il créa un objet en verre semblable en tous points à un œil divin.
Cette imitation ne possède aucun des pouvoirs des originaux, et Venti n'en a en réalité nul besoin.
Cependant, comme Himmel, la lyre sacrée, n'est pas en sa possession, et étant trop fainéant pour transporter en permanence une vraie lyre sur lui, Venti a conféré à son « œil divin » le pouvoir de se transformer en une lyre en bois, à laquelle il a donné le nom de « Fehling ».