Les chevaliers de l'Ordre de Favonius sont les protecteurs de Mondstadt, son épée et son bouclier.
Ils sont en charge de débarrasser les terres alentours des monstres les occupant et garantir la sécurité de la ville et des routes de la région ; leur tache principale demeure de maintenir l'ordre à Mondstadt.
Bien qu'il s'agisse de la cité de la liberté, une liberté sans limites n'entraîne que troubles et désordre.
Jean comprend très bien cette vérité ; c'est la raison pour laquelle elle est si sérieuse et exigeante envers elle-même.
Bien sûr, cela se traduit par une consommation accrue de café, et il n'est pas rare qu'elle arrive au bout de ses réserves mensuelles en début de mois.

Le Clan Gunnhildr constitue la plus ancienne famille de chevaliers de Mondstadt, qui l'aurait protégée « avant même que ne soit fini le premier poème épique », disent les légendes.
Mais un tel héritage peut être un lourd poids à supporter. Jean fut élevée par sa mère pour devenir le successeur au trône du clan.
Elle fut formée dans tous les domaines que se doit de maîtriser un chevalier, tels que l'étiquette, la conduite et la discipline, en passant par une bonne connaissance de l'histoire et des ballades ou encore la maîtrise de l'épée et le maintien d'une forme physique optimale. Ce n'est qu'ainsi qu'elle peut se montrer à la hauteur de la devise familiale : « Pour Mondstadt, toujours ».
Un bon mot circulait il y a quelques années dans les tavernes de la cité : un membre des Gunnhildr apprend la devise du clan avant de savoir dire « maman ».
Un jour qu'elle était jeune enfant, Jean, absorbée par son bouquin, « La Brise de la Forêt », prit une pause pour regarder les autres enfants de son âge jouer avec leurs moulins à vent de l'autre côté de la fenêtre. C'est à ce moment qu'elle sut quelle signification la devise du clan avait à ses yeux.
Aujourd'hui encore, lorsqu'elle relève la tête de ses piles de papiers, elle peut voir la prochaine génération s'amusant de la même manière. La Grande Maîtresse suppléante ne regrette aucune des années passées au service de ce motto.
« La vérité importe seule ; il faut faire de son mieux pour la vérité, toujours. »

« Jean est toujours là pour aider »
« Si vous avez un problème, allez voir Jean. »
À Mondstadt, chevaliers comme civils savent qu'ils peuvent compter sur Jean.
Qu'il s'agisse d'une altercation dans une ruelle ou d'une dispute de couple, Jean est toujours disposée à aider.
Bien que cela ne relève pas toujours de ses responsabilités, à ceux qui lui posent la question, Jean répond toujours : « Aider la personne dans le besoin, tout type de besoin, c'est une raison suffisante pour un chevalier. »
Elle fait passer son rôle de chevalier avant son rôle de Grande Maîtresse ; à ses yeux, aider les autres est au centre de la chevalerie.
Les effectifs sous son ordre sont soumis aux mêmes exigences.
Lisa la bibliothécaire lui a un jour suggéré de faire une pause et de « prendre un thé, comme une demoiselle. »
Mais Jean fait passer son devoir de chevalier avant tout le reste, demoiselle ou pas.
« On peut compter sur Jean. »
Telle est la réputation de Jean à Mondstadt.
Son seul regret est qu'il n'y ait pas davantage de temps dans une journée ; elle ne peut aider tous ceux dans le besoin, dut-elle pour cela faire une croix sur son sommeil.
Le dévouement et l'engagement requis pour devenir une telle personne sont inimaginables.

On oublie souvent que Jean n'est que Grande Maîtresse suppléante, et qu'elle-même répond au Grand Maître.
Cela ne la dérange pas outre-mesure ; son rôle et son grade au sein de l'Ordre de Favonius n'ont aucune espèce d'influence sur son éthique du travail.
Elle doit sa passion, son honnêteté et sa méticulosité à deux choses.
D'abord, à son éducation et à son entraînement, qui lui instillèrent l'esprit chevaleresque dès son plus jeune âge.
Ensuite, aux enseignements de Varka, Chevalier de Borée et Grand Maître des chevaliers de l'Ordre de Favonius, actuellement en mission.
Varka le libre penseur a eu sur le développement de Jean une forte et bénéfique influence.
« Grand Maître, prenez votre rôle au sérieux ; Mondstadt dépend de vous. »
« Tu es mon commandant en second, m'assister fait partie de tes responsabilités ; de cette manière, je peux me concentrer sur des choses de plus haute importance, n'es-tu pas d'accord ? »
« ... »
Varka est le chevalier des frontières et des conquètes, tandis que Jean est le chevalier de la protection et de la liberté.
Jean n'éprouve aucun ressentiment à l'égard de Varka ; après tout ; nul doute que la conduite de ce dernier obéit à ses propres raisons. Mais elle doit souvent finir ce que lui commence, et c'est alors à elle de faire les bons choix.
Il y a six mois, Varka a lancé une nouvelle expédition de Mondstadt.
Une expédition, du Varka tout craché.
« Je te laisse en charge ; après tout, tu fais pratiquement mon travail depuis des années. »
« Je m'occupe de tout, Grand Maître. »
Après avoir regardé l'escouade partir, Jean s'est assise près de la fenêtre, absorbée par ses pensées.
« Mondstadt sera encore plus prospère, paisible et chaleureuse à votre retour. »

C'est à l'emplacement actuel du grand arbre de Ventlevé que le premier Chevalier au Pissenlit arriva au bout de son périple.
Il s'agissait de Vennessa, la fondatrice de l'Ordre de Favonius, et celle à qui l'on doit le renouveau de Mondstadt.
Faisant ses adieux à la cité qu'elle avait juré de protéger, elle laissa derrière elle sa légende, ainsi qu'un unique arbrisseau.
L'arbrisseau, bercé pendant des siècles par les mille vents, finit par devenir l'imposant arbre d'aujourd'hui.
Jean obtint le titre de « Chevalier au Pissenlit » à l'âge de quinze ans.
Appelé aussi « Chevalier du Croc de Lion », ce titre est transmis aux meilleurs des chevaliers de génération en génération.
Le jour où lui fut remis le titre, Jean se retira des célébrations qui suivirent, et marchant tel l'enfant marchant sur les pas de son héros, elle arriva à l'arbre devant lequel elle se tint.
Le titre de Chevalier au Pissenlit symbolise l'héritage de résistance et de dévouement laissé par Vennessa ; perdue dans ses pensées, Jean se demandait comment elle avait pu être jugée digne d'un tel honneur.
Plus d'un siècle avait passé depuis la restauration de Mondstadt, aurait-elle ce qu'il fallait en elle pour continuer à protéger cette ancienne terre de liberté ?
Sous son apparence mature se cachait le cœur d'une jeune fille qui était encore peu préparée à la tâche qui l'attendait.
Le souffle du vent venait de très loin, et elle le sentit emplir son esprit, la libérant de ses doutes, et la laissant pleine d'une farouche détermination.
« Pour Mondstadt, toujours. »
Devenir un guerrier aussi bon et courageux que Vennessa ; combattre pour son peuple et la liberté...
Jean a pris l'habitude lorsqu'elle se sent en proie aux doutes et qu'elle se sent flancher de venir rendre visite à l'arbre, qui la console à chaque fois, emportant sa fatigue, et lui permettant de continuer la mission qu'elle s'est assignée.
Le grand arbre de Ventlevé marqua la fin du périple du premier Chevalier du Croc de Lion.
Aujourd'hui, il symbolise le départ du périple de Jean.

La Grande Maîtresse Jean a un secret.
Le Clan Gunnhildr est une famille de chevaliers à la longue histoire. C'est à sa mère Frederica que Jean doit le sang de noble lignée qui coule dans ses veines.
Le père de la jeune femme était lui le célèbre aventurier Seamus Page. Ce dernier abandonna la personne qu'il était à son arrivée à Mondstadt, pour recommencer une nouvelle vie et rejoindre l'Église de Favonius, au sein de laquelle il se hissa jusqu'à atteindre de hautes responsabilités, et être nommé « Cardinal de l'Aurore ».
Le destin sépara les deux amants, qui suivirent chacun une voie différente, et la petite Jean dut dire très jeune adieu à son père, qui partit avec sa sœur Barbara.
Cette dernière suivit la voie de son père, et entra dans les ordres, pour devenir une diaconesse aimée de tous à Mondstadt.
Jean a toujours espéré pouvoir se rapprocher de sa sœur, mais les mots lui manquent lorsqu'elle fait face au regard fuyant de celle-ci...
Peut-être que cette gêne est l'expression confuse que le sentiment est partagé.
Jean possède un autre secret, à ses yeux beaucoup plus embarrassant.
Elle qui est versée dans les classiques historiques, elle qui porte le titre de « Chevalier au Pissenlit », elle qui est devenue la Grande Maîtresse suppléante de l'Ordre, respectée de tous...
Elle est aussi une lectrice inconditionnelle de romans à l'eau de rose.
Cet intérêt n'est pas dû à une adolescence qu'aurait éclipsée l'entraînement et le devoir, et il ne faut pas non plus en chercher la cause dans le mariage écourté de ses parents.
Jean trouve simplement inspirante l'attraction mutuelle décrite dans de telles histoires, et en son for intérieur aspire à ressentir elle aussi les émotions subtiles et fragiles qu'elle y lit.
Mais...
« Si seulement, moi aussi, je pouvais... »
Ainsi soupire Jean, assise à la nuit avancée dans son bureau, en refermant « La Mélancolie de Véra », qu'elle vient de finir de nouveau.
« Si j'ai le temps, je devrais pouvoir me rendre au Cap de la Promesse avant le lever du jour... Ça ne devrait pas poser de problème après tout, non ? »
Et baissant la tête, elle se fond dans la contemplation des étoiles brillant par la fenêtre dans un ciel noir comme le jais.

Jean a pour habitude de rédiger un emploi du temps détaillé à la minute près.
Du footing avec Amber aux premières lueurs du jour suivi du petit déjeuner avec Lisa, à la lessive à la main le soir et au rangement des vêtements propres de la veille, tout y est noté avec soin et en détail, et les tâches emplissent le moindre instant de la journée de Jean.
Un signe est ajouté derrière chacune des activités terminées, et celles ayant pour une raison ou une autre dû être retardées sont accompagnées d'une note expliquant la raison du délai.
Derrière la ligne « Rapport d'évaluation de l'infrastructure de Mondstadt », que Jean n'a pu terminé à temps, se sentant indisposée, on peut voir l'annotation suivante : « Terminé ce matin à trois heures. Cérémonie prévue à la fin du mois annulée. »
Par moments, Jean pense que le format adopté par sa mère autrefois pour organiser son entraînement n'est peut-être pas étranger à sa propre façon d'organiser sa journée.

Jean est depuis longtemps l'une des meilleures épéistes de Mondstadt. Mais en son for intérieur, elle préfère de loin adopter le rôle du bouclier protecteur de la liberté et des chansons plutôt que celui de l'épée perçant la corruption et les ténèbres.
Protéger a toujours été plus difficile que détruire.
Le chemin qui la vit passer de capitaine à Grande Maîtresse a été semé de défis de taille, qu'il s'agisse de la pression extérieure exercée par les diplomates des Fatui, ou de la présence au sein des murs de la cité de traîtres, partisans de l'ancien inspecteur désavoué. Réussir à regrouper et organiser les forces de l'Ordre ne fut pas chose aisée dans ces conditions.
Mais Jean parvint malgré tout à contrôler la menace posée par les Fatui d'une main, et de l'autre à déjouer les nombreux complots ourdis par l'Ordre de l'Abîme, véritable tour de force qui lui permit de rétablir l'autorité des chevaliers de l'Ordre à Mondstadt.
Jamais Jean n'oubliera le moment où elle reçut son œil divin. Le vent léger qu'elle ressentit courir sur sa paume, tandis que le calme semblait s'emparer de tout ce qui l'entourait ; l'impression que le monde disparaissait devant ses yeux, ne laissant qu'une pensée l'habiter, l'antique devise ayant accompagné la noble maison de Gunnhildr à travers les âges...
« Pour Mondstadt, toujours. »