Avant qu'il ne sombre dans la folie, le berserker avait pour habitude de passer son temps dans la roseraie.
Il n'avait ni famille, ni amis, ni amante.
S'occuper des roses était son seul loisir hors du champ de bataille.
Les fleures épineuses semblaient être sa seule source de réconfort.

Au milieu des flammes qui ravageaient son village, le berserker perdit sa plaisante apparence.
Son masque de fer devint son visage, désormais froid et inhumain.
Le masque fut un jour brisé lors d'un combat.
Fendu, il arracha la chair qui y était à présent collée.
Mais ni la douleur, ni le sang n'auraient pu arrêter les pas du berserker.
Il continua de hurler jusqu'à ce que son visage soit recouvert de sang, frais et coagulé.

Le berserker sanguinaire ravagea les terres, combattant hommes et démons, et défiant même les Archons.
Dans un lieu où les cendres de la dévastation flottaient encore dans les airs, il vint à rencontrer un monstre géant.
Son masque de fer n'aurait pu dissimuler sa rage ; un combat sans fin éclata.
Heures, jours et années s'écoulèrent avant que le monstre soit vaincu.
Le berserker aspira la moelle de sa corne cassée ; ainsi célébrait-il sa victoire.

Le village natal du berserker tomba face aux troubles de la guerre entre Archons et hommes.
La roseraie prit feu, et les oiseaux de mauvais augure se nourrirent de leurs semblables.
Renaissant dans les flammes, le berserker s'abandonna à sa soif de sang et de vengeance.
Les plumes noires dispersées sur le champ de bataille se teintèrent de sang face à sa rage vengeresse.

Mais nul n'échappe à la mort, même le plus brave des combattants.
Alors que le sang séchait à ses pieds, le berserker sentit sa volonté faiblir.
Il avait rencontré son ultime adversaire, et son sort fut dès lors scellé.
Sur le champ de bataille aux rivères de sang, son sablier se teinta de route sous le soleil couchant.