Kujou Sara a beau être une descendante des Tengu, elle n'habite pas les forêts montagneuses comme la plupart d'entre eux. Elle fut adoptée toute petite par le Clan Kujou et enrôlée dans la Commission administrative.
La Commission administrative est une des Trois Commissions. Elle se charge de la sécurité publique d'Inazuma. Aujourd'hui, Kujou Sara en est la générale et porte la lourde responsabilité de maintenir l'ordre dans la cité.
Sa gouvernance exemplaire et sa persévérance sont saluées par ses subordonnés qui la considèrent comme un exemple à suivre.
Dans le cadre de la juridiction de la Commission administrative, elle est capable de résoudre les problèmes les plus épineux immédiatement et toujours de manière appropriée.
Cependant, son regard froid et sa main de fer lui valent la réputation, à Inazuma, d'être quelqu'un de difficile à approcher.
Selon Sara, il ne s'agit là que de préjugés uniquement basés sur les apparences.

À Inazuma, le décret de saisie est l'incarnation de la volonté de la Shogun Raiden et de sa poursuite de l'éternité. Sara en est la force exécutrice.
Elle est convaincue que le pouvoir d'un œil divin laissé entre de mauvaises mains ébranlera le fondement même d'Inazuma. Voilà pourquoi le décret de saisie se doit d'être appliqué.
Cela ne veut pas dire pour autant que Sara fait appliquer la loi sans aucun scrupule.
Lorsque le peuple est touché par l'application du décret, Sara fait preuve d'une extrême patience et de sincérité pour expliquer à son interlocuteur les dispositions de la Shogun toute-puissante.
En outre, elle condamne fermement tout comportement nuisible ou abus de pouvoir envers le peuple de la part de ses officiers. La décadence et le vice ne feraient que corrompre le prestige de l'Archon Électro.
Malheureusement, la volonté divine est difficile à concevoir pour le commun des mortels. L'émergence du mépris est inévitable tout comme l'apparition de détracteurs.
Lorsque ce genre de situation émerge, Sara agit à contre-cœur face à l'ennemi, non sans laisser un soupir s'échapper.

Si les troupes du Shogunat ont réussi à maintenir jusqu'à aujourd'hui leur ténacité et leur sentiment d'unité, c'est en grande partie grâce aux capacités de dirigeante de Sara.
Reconnaissance sur le champ de bataille, élaboration de schémas d'entraînement, vérification de l'armement... Contrairement aux autres généraux, Sara aime agir en coulisses et de son propre chef.
Au combat, elle porte envers elle-même des exigences rigoureuses, la difficulté de l'entraînement qu'elle s'impose dépasse largement de dix fois celui d'un soldat ordinaire. Jusqu'au cœur de la nuit, on peut entendre résonner le bruit de la corde de son arc dans le dojo.
Sur le champ de bataille, elle est la première à s'élancer, menant ses troupes avec allure et fermeté.
Le calme revenu, elle panse elle-même les plaies des blessés, félicite les soldats et tire les leçons des erreurs commises. Chaque action sous son commandement est menée de façon appropriée, afin d'éviter tout incident.
Les paroles et les actions de Sara sont toujours scrutées par ses soldats. Ceux qui ont combattu à ses côtés ne tarissent pas d'éloges pour sa personne.
Un général est l'âme de son armée, rares sont ceux de sa prestance. Toutes les qualités de Sara en font un atout d'une valeur inestimable pour le Shogunat.

Même en dehors de l'entraînement, Sara s'impose un mode de vie strict et rigoureux.
Son quotidien semble être rythmé par une série de règles immuables. Se lever de bonne heure, s'entraîner régulièrement, manger juste ce qu'il faut...
Du contenu de son entraînement militaire à la nourriture qu'elle consomme, Sara possède sa propre vision des choses qu'elle applique à la lettre.
« Les futilités doivent être classées, les objets précisément alignés. Il ne doit pas y avoir un seul grain de poussière dans les coins et le sol se doit d'être impeccable. »
Telles sont les exigences de Sara quant à l'arrangement de ses quartiers.
Elle considère ces aspects de la vie comme faisant partie intégrante de son entraînement et de ce fait s'en occupe elle-même, sans avoir recours à l'aide d'un domestique.
Mais comment les domestiques pourraient-ils rester les bras croisés ? À chaque fois qu'ils croisent dame Kujou, ils la prient de bien vouloir poser le chiffon qu'elle tient en main pour qu'ils puissent faire leur travail.
Après avoir refusé poliment à maintes reprises, Sara continue son ménage à porte fermée, non sans prendre la peine d'y accrocher un message où l'on peut lire :
« Entraînement en cours, ne pas déranger. »

Bien qu'elle ait grandi parmi les humains, Sara a conservé bon nombre d'habitudes propres aux Tengu. Les rares fois où elle quitte la Commission, Sara se rend la plupart du temps dans la montagne.
Elle connaît les lieux comme sa poche et y a bien souvent rencontré d'étranges êtres que l'on pensait exister uniquement dans les contes.
Parmi eux, on retrouve bon nombre de monstres cruels et féroces, mais également des petites créatures inoffensives. Pour Sara, il ne s'agit cependant là que d'une différence morphologique.
Il fut un temps où de nombreux vols furent rapportés à la Commission administrative sans que le coupable ne puisse être attrapé. Se promenant dans la forêt, Sara observait les alentours avec précaution lorsqu'elle aperçut soudain un Bake-danuki prenant la fuite avec son butin sur le dos.
Les Bake-danuki ne sont pas des êtres malfaisants par nature, ils sont simplement gloutons, ce qui les poussent à dérober de la nourriture.
Elle attrapa l'animal, récupéra ce qu'il avait chapardé et lui dit ces mots : « Te cacher dans la montagne ne te permettra pas d'échapper à ta sanction. Écoute-moi bien, car ceci est ton dernier avertissement. Que je ne te reprenne plus à semer le trouble, sinon... »
Le Bake-danuki n'osa souffler mot, alors qu'il tremblait de tout son corps en acquiesçant. Après cet incident, il respecta sa parole et ne commis plus jamais de tels actes.
Quant à Sara l'acerbe, elle s'assura à partir de ce moment d'emmener avec elle des fruits lors de chaque entraînement, pour les déposer ensuite devant le lieu de vie des Bake-danuki.
Elle ne donna aucune explication et ne vit certainement pas sa démarche comme une forme de cadeau. Si elle devait s'étendre sur le sujet... Elle dirait qu'il s'agit là d'une manière de réconforter ceux qui ont reconnu être sortis du droit chemin.

Sara s'est entrainée avec les soldats de l'armée du Shogunat dès son adoption. Comme elle se présentait si jeune à l'entraînement, les soldats pensèrent au départ que Sara était un jeune garçon. Ils prirent soin d'elle pendant sa formation.
Sara n'était au départ pas très à l'aise avec la foule, mais grâce à la bienveillance de ceux qui l'entouraient, elle commença à prendre confiance en elle. Elle se retrouva même à s'amuser avec les autres durant les entraînements.
Cependant, ses compagnons d'entraînement se firent lourdement réprimander par le chef de clan. Sara quant à elle, ne reçut qu'un simple avertissement.
« Ne pas respecter les règles, négliger ton entraînement... Je ne t'ai pas recueillie pour que tu t'adonnes à des choses aussi futiles. »
Après cela, Sara commença à faire attention à garder ses distances avec les autres. Elle ne chercha plus à se fondre dans la masse, mais plutôt à se démarquer par ses prouesses martiales, tout en prenant conscience qu'elle endosserait un jour le rôle de générale.
« Bras droit de la Shogun Raiden, modèle exemplaire de la Commission administrative, fierté du chef de clan. »
De ces trois aspects de son identité, aucun ne l'emportait sur l'autre. Pour Sara, voilà qui elle était : une guerrière impassible et consciencieuse.
Personne ne lui a jamais dit qu'elle devait estimer davantage sa personne. Elle ne s'en préoccupa guère plus.
Sa mission et son statut étaient indissociables de sa condition d'enfant adoptée ainsi que de la solitude éprouvée, car elle n'était pas humaine.
S'arrêter pour si peu ferait d'elle un être faible. Kujou Sara, fidèle à elle-même, ne s'arrêtera pas pour si peu. Elle est non seulement la plus fervente partisane de l'Archon Électro, mais aussi la plus lucide de ses généraux.

De par leur respect et leur amour pour elle, nombreux sont les marchands qui ont produit des œuvres en rapport avec la Shogun Raiden.
Parmi celles-ci, la plus populaire est une poupée laquée à l'effigie de la Shogun : « Statuette de son Excellence, la toute-puissante Narukami Ogosho ».
Le jour de sa commercialisation, Kujou Sara se leva de bon matin pour être la première à se la procurer. Ceci demeura un sujet brûlant pendant un moment.
Sara ne formula aucun commentaire quant à cette affaire. De son point de vue, la raison derrière cet achat n'était autre que l'expression d'un profond respect.
Pour tout ce qui était en rapport avec la Shogun, elle n'a jamais fait preuve de négligence ou de nonchalance. C'est dans cette démarche qu'elle s'est déplacée en personne pour choisir et faire l'achat de cette statuette. Elle a également préparé un autel pour la conserver.
Elle conserve ses cinq statuettes dans un présentoir qui leur est dédié et les astique avec soin à chaque fois qu'elle rentre chez elle. Si elle est occupée et donc dans l'impossibilité de le faire elle-même, Sara demande à un artisan de s'en occuper à sa place.
Pour quelqu'un qui possède peu d'amis proches, dont la frontière entre vie militaire et privée est très floue, la Shogun Raiden n'est pas qu'une simple déesse. Elle représente tout ce en quoi Sara place sa confiance.
La Shogun incarne la volonté, l'ambition, la force... Comme un signe du destin, elle est la convergence de toute chose noble. L'adhésion de Sara à sa cause est basée sur la reconnaissance et la confiance.
L'élégante statuette lui donne la sensation que la Shogun toute-puissante n'est pas reculée dans l'inatteignable Tenshukaku, mais qu'elle symbolise la sagesse, la détermination, la ténacité qui lui donnent la force d'avancer à tout moment.
Ces moments de tranquillité l'emplissent d'une joie indescriptible.

Quand elle acquit son œil divin, ni nom ni prénom ne lui avait été attribués.
Elle vivait à l'origine dans une forêt tranquille en montagne qui fut un jour envahie par des esprits maléfiques, troublant la quiétude des bois.
Même si elle possédait la force des Tengu, la jeune Sara n'était pas encore capable de faire face à ces monstres toute seule. Elle fut projetée d'une falaise pendant le combat, endommageant ses ailes.
Durant sa chute, il lui était impossible d'ouvrir ses ailes blessées. Elle se rapprochait du sol avec désespoir.
« Non, je ne peux pas mourir ainsi ! J'ai toujours cru que j'étais capable de protéger cette forêt... »
À l'aube le lendemain, des passants découvrir la petite fille inconsciente sur le bord de la route. Elle avait l'air mal en point, mais ne semblait pas souffrir de blessures graves, d'autant plus que la retrouver à cet endroit était un véritable mystère.
Étonnés de leur découverte, les passants l'emmenèrent en ville et rapportèrent immédiatement l'incident à la Commission administrative.
C'est alors que le chef de clan, Kujou Takayuki, aperçut que l'objet brillant dans les mains de la jeune fille n'était autre qu'un œil divin, convoité par beaucoup mais possédé par si peu de gens.
Si cette enfant avait déjà gagné la faveur d'un Archon malgré son jeune âge, son arrivée à la Commission administrative devait être un signe du destin.
Takayuki l'adopta et lui donna le nom de « Sara ». Il l'entraîna afin de faire d'elle une guerrière accomplie, lui demandant de servir la Shogun et de se battre pour Inazuma.
Kujou Takayuki était convaincu qu'élever Sara dans le but d'en faire une générale d'exception assurerait la stabilité du statut et de l'avenir du Clan Kujou. Tout se déroula comme il l'avait imaginé.
La jeune Sara, dotée de son œil divin, se démarqua rapidement et devint générale de la Commission administrative comme beaucoup l'espéraient.
Que Sara possède cet œil divin fait qu'elle en a conscience plus qui quiconque : sa survie lors de cette chute est due à la protection qui lui fut apportée par l'Archon.
En l'espace d'un instant, le pouvoir de toute une vie lui fut octroyé. Tout ce qu'elle possède existe par la grâce de la Shogun toute-puissante.
Se battre pour la Shogun...
Sara est convaincue qu'il ne s'agit là ni de son devoir, ni du résultat des stratagèmes de son père adoptif, mais bien de sa véritable vocation.