Razor est un jeune homme nimbé de mystère vivant dans le Territoire des Loups, et que les Mondstadtois n'aperçoivent qu'en de rares occasions.
Mais d'après le peu d'habitants l'ayant déjà vu, Razor jouit de sens accrus, d'une grande agilité, et est capable de traverser la forêt à tombeau ouvert. On le voit généralement accompagné de sa meute de loups, et il évite le contact avec les humains autant que possible.
Certains supposent qu'orphelin, il fut jadis élevé par les loups ; d'autres qu'il s'agit en réalité de l'esprit d'un loup ayant pris forme humaine.
Toutes ces rumeurs ne font qu'ajouter au mystère entourant l'« enfant loup », comme on l'appelle souvent.
En attendant, Razor l'enfant loup continue de hurler en haut des collines, la tête fièrement dressée, se réchauffant aux rayons du soleil.

Razor vit nuit et jour parmi les loups.
Chacun des membres de la meute est aussi proche du garçon qu'un loup puisse l'être. Eux n'ont aucun secret pour Razor, qui sait lequel hurle le plus fort, lequel court le plus vite, lequel est le meilleur aux embuscades.
Razor est capable de ressentir l'émotion du vent, de repérer des odeurs à des lieues de distance, et connaît les applications pratiques de nombreux types d'herbes ; mais il est une chose qu'il ne peut se rappeler : le visage de ses parents.
Quel type de personnes étaient-ils ? Il est incapable de s'en souvenir, aussi dur qu'il essaie.
Sa mémoire semble ne commencer qu'après sa vie avec les loups, lorsque ceux-ci l'adoptèrent comme lupical, un terme qui, quelqu'un lui avait par le passé expliqué, signifie « famille » pour les loups.

De minuscules bestioles volent dans le ciel en chantant ; les nuages duveteux s'allongent à la manière d'une queue de loup.
Le monde de Razor est un monde simple.
Quand le soleil est de sortie, il faut aller chasser, ou cueillir des fruits ; les jours de pluie, on se cache dans un arbre creux pour dormir au chaud avec un camarade sur un lit de feuilles et d'herbe.
Manger autant que possible, et boire beaucoup. Se rafraîchir au lac quand il fait trop chaud, et grignoter des baies quand il fait soif. Rien de compliqué.
Razor est conscient qu'il est différent des autres membres de la meute ; mais cela ne semble pas le déranger le moins du monde.

Un homme de grande taille vint un jour dans les montagnes, troublant la vie paisible de Razor.
Razor ne le connaissait pas, sachant juste qu'un humain avait pénétré sur son territoire. À la vue de son air troublé, l'homme lui fit un sourire aimable.
« Pourquoi ne pas rentrer avec moi à Mondstadt ? »
Parlant ainsi, l'homme avait tendu une main amicale.
Ni les loups ni Razor ne comprirent le geste, et, protectrice, la meute vient se placer entre Razor et l'homme.
Se cachant parmi eux, Razor observa à travers leurs pelages le corps de l'homme, le comparant au sien.
Razor était conscient qu'il n'était pas le plus intelligent des êtres, et le doute habita alors son esprit.
« Suis-je un homme ou un loup ? ».

C'est cet homme qui donna à Razor son nom.
L'enfant loup ne comprenait alors pas le langage des hommes, mais sut à l'expression de l'homme que celui-ci lui donnait un nom.
« Raaa-zoor. »
Les ombres des arbres rétrécirent et grandirent à nouveau.
L'homme lui apprit le maniement de l'épée ; cette griffe en acier, bien que lourde, était tout de même pratique pour trancher les branches.
« Maintenant tu peux protéger tes amis. »
« Aaa-miiis... »
Razor répétait les mots de l'homme, ne comprenant pas leur signification.
De la même manière, il n'avait jamais compris l'utilité de nommer les choses. Il n'apprit pas le nom de l'homme avant son départ.

« C'est quoi... amis » ?
Razor demanda un jour à sa nouvelle tutrice violette à l'aide de son vocabulaire limité.
Celle-ci savait tout, qu'il s'agisse de comment faire une galette de pomme de terre ou du nom des étoiles là-haut dans les cieux.
Lisa se contenta de bâiller et de lui sourire sans répondre.
Razor y pensait dans le vent soufflant, dans la pluie tombante, quand les baies à crochet se prenaient dans son pelage ; mais il ne trouvait pas de réponse.
Il fit par la suite la rencontre d'une fille en rouge.
Ensemble ils coururent aux vents, dans la pluie tombante, et roulèrent au milieu des arbustes à baies.
Elle s'appelait Klee ; jouer avec elle était comme retourner en enfance.
« Un ami c'est comme... un lupical. »
Les complexes relations humaines lui échappaient ; mais une loyauté primale, animale l'habitait.
« Alors, tu es aussi lupical ; et il faut... protéger. »
Au loin hurlait la meute, l'appelant à rentrer.
Mais Razor ne savait toujours pas s'il était homme ou loup.
Mais cela ne le dérangeait plus.

Dans un coffre en bois si grossier qu'il faut faire attention lorsqu'on l'ouvre reposent les trésors de Razor.
La garde d'une épée brisée, un livre de contes intitulé « Le Loup et le Chrysanthème à aubes », et un trèfle à quatre feuilles jauni par le temps.
Aux yeux de Razor, qui pourtant ne comprend rien des relations compliquées qui régissent le monde de homme, rien n'est plus précieux que ces cadeaux qui lui furent offerts par ceux qu'il connaît sous le nom d'« amis ».

L'histoire derrière l'obtention par Razor de son œil divin est l'un des rares souvenirs qu'il possède, et qu'il aimerait pourtant pouvoir oublier.
Un jour de violent orage, un Mage de l'Abîme attaqua Razor en traître, et le fit prisonnier, le traînant à sa suite. La meute vint à son secours, et se battit avec acharnement. Mais l'un après l'autre, ses compagnons furent tous défaits.
À la vue du massacre de ses amis, de sa famille qu'il était impuissant à protéger, Razor poussa un douloureux et puissant rugissement, semblable à celui poussé par une bête sauvage se sachant acculée.
« LU-PI-CAL ! »
La rage l'envahit, et traversa son corps à la manière de la foudre. Il sentit en lui un déferlement d'énergie élémentaire.
Il voulait protéger. Il voulait venger.
Il brisa ses chaînes, et brandit son arme.
Frappé par une pluie d'éclairs rageurs, le Mage de l'Abîme n'eut d'autre choix que de battre en retraite. Hélas ! Il était trop tard pour sauver ses compagnons.
...
Razor avait obtenu un œil divin, mais ignorait comment l'utiliser et être capable de maîtriser et canaliser son élément. Beaucoup plus tard, il rencontra un jour Lisa, la Sorcière à la rose, qui lui enseigna le monde des hommes.
« Mes amis... Morts... Plus jamais ! Je vais... protéger. »
Et l'enfant-loup apprit petit à petit à maîtriser son artéfact. Une nouvelle volonté l'habitait à présent. Il deviendrait puissant. Plus puissant que quiconque.
Lorsque viendra planer sur son clan la prochaine menace, il sera prêt. Il protègera.